L’autre jour, je suis parti à la montagne, mon piano sur le
dos et ma soupe en kit dans ma besace, vêtu de ma mini-
jupette préférée et de bas résille assorti.
Je sais, ça n’a pas plus d’intérêt qu’une perruque sur un
cornichon, mais quand même !
Du haut de la montagne, on regarde passer les Airbus, voler
les trains, courir les nuages…
Quand soudain, mon stylo se mit en grève.
Puisque tu n’as rien à dire, fit-il, je m’arrête d’écrire, même
lentement, même pas vite, même au ralenti…
Je fais comme les crocodiles, ajouta mon stylo, quand il n’y a
plus d’eau dans la mare.
Je me marre, lui répondis-je, en le rangeant dans ma poche
revolver, qui l’accueillit à coup de balles.
Je suis tel un clown qui en a marre, jalousé par ceux qui
n’ont pas d’amarre, alors que moi, le croco-clown, je peux
me suspendre à ma girafe préférée, toujours surprise par
tant de calinitées…