Il était une fois, au fond des bois, une petite biche qui n’avait jamais vu le loup.
Or, ce matin-là, un loup solitaire, qui faisait son jogging matinal, vit la petite biche avant qu’elle ne le voie…
Il attendit, sûr de lui, l’hallali.
Soudain, sans doute prévenue par un instinct ancestral, la biche leva la tête…
Et se figea !
Elle regarda le loup aux yeux verts, hypnotisé par les yeux bleus de la biche.
Le loup, narquois, resta immobile, baladant ses yeux à lui de ses yeux à elle à son pelage couleur “biche”, en prenant le temps de savourer la finesse de ses jarrets, la place faite pour poser les mains sur ses hanches, le fuselé de son abdomen, la rondeur de sa gorge…
La biche décida de ne pas fuir.
Elle ancra ses quatre sabots dans le sol, leva un peu la tête et brama… comme un de ses amis cerf, l’avait fait… devant une autre biche.
Le loup, sous le charme de cette voix frémissante, ne vit pas le cavalier qui s’approchait, fusil en main.
Un seul coup suffit pour que le loup quitte cette terre en regrettant tout le temps de sa mort d’avoir attendu si longtemps, unique fois de sa vie, vie qu’il a payé comptant, mais pas content que ça lui coûte la vie.
Le cavalier s’approcha de la biche qui, dès qu’il la toucha, se transforma en jeune et belle princesse…
C’est ainsi, qu’après avoir vu le loup, elle mit au monde une ribambelle d’enfants, aux yeux hétéro…chromes.
Un œil bleu, l’autre vert.
« Vairons » ils le loup ?