Les Dinosaures

Il était une fois un dinosaure qui s’appelait Dino de son prénom et Diplodocus de son nom de famille. Il était diplomate de métier et exerçait ses talents au sein d’une ambassade, dans un lieu perdu au revers de la planète.
Ses congénères et lui, vivaient tranquilles, dans de vastes étendues herbeuses, idéales pour des herbivores, grasses à souhait et grâce auxquelles ils pouvaient voir arriver de loin les ennemis carnivores.

Dino Diplodocus avait une petite amie, une copine, du même âge que lui, qui était belle à la ravir, ce que tout le monde projetait de faire, mais heureusement pour elle, nul n’avait ravi sa beauté, sauf peut-être un ravi ou deux, comme il en existe dans quelques recoins de Haute Provence ou sur les plateaux élevés de l’Ardèche…
Son nom de famille était Diplodofesse et son prénom Dinette…

Dino Diplodocus et Dinette Diplodofesse voulaient partir en voyage de noces, mais ils se demandaient comment partir en voyage de noces, quand il n’y a pas eu de noces ?
La question taraudait les anciens en plein conflit avec les modernes, sur ce sujet du moins, car dans l’ensemble, la cohabitation des plus jeunes et des moins jeunes était bonne depuis 437 millions d’années, date à laquelle s’étaient battus deux frères, Abdel Caïn et Caïn Le Bel, chacun ayant la moitié de la population des dinosaures qui combattaient avec eux.

A cette époque, les deux sujet épineux étaient de savoir si le Danube était plus long que le Nil, et si Amazon, livreur de tout sauf de pizzas, courait plus vite que Volga le grec, remplaçant de Zorba, le grec lui aussi, blessé lors du marathon couru en Grèce au début de l’ère en cours.

Il y eut des millions de morts parmi les robots qui avaient participé à cette compétition. Le Grand conseil décidât de supprimer les autres, les survivants, quelques millions sans importance, afin qu’une telle situation ne puisse se renouveler dans l’avenir.

Décision décisive pour la paix dans le monde, puisque elle dura 437 millions d’années, jusqu’à la rencontre de Dina et de Dinette.
Dina dîna chez Dinette et Dinette fit fête chez Dina, grâce au net qui s’était beaucoup répandu en peu de temps, puisque il avait permis leur rencontre sur un site spécialisé.
L’évolution des mœurs et le progrès scientifique avait été rapides chez les dinosaures affichant leurs 68 printemps. On ne comptait pas en années, mais en printemps, ce qui revient au même si on y réfléchit un peu.

Au bout de ce laps de temps, fort court, deux questions se posaient sans avoir de réponse.
Les anciens prônaient le suivi des traditions et le respect des valeurs apprises au fil des millénaires, au cours desquels avait été forgé le socle sur lequel était bâti leur civilisation indestructible.
Les modernes eux respectaient aussi les traditions, mais ils avaient été bouleversés par les découvertes de la médecine et les possibilités nouvelles de la science.
Pouvait-on permettre la vie de couple entre un homme et une femme avant qu’ils aient déclaré leur union ?
Fallait-il investir des pépètes, monnaie qui avait supplanté les bits coins, trop déséquilibrés entre l’excès de bits et la pénurie de coins ?
Fallait-il, disaient-ils, investir dans l’étude du système stellaire et dans la connaissance de la marche de l’univers, avant que le ciel ne leur tombe sur la tête, comme le craignait un petit village breton, ne craignant pourtant rien ni personne ?

Trop tard ! Ils avaient réfléchi trop longtemps !
Le ciel était en route et leur tomba sur la tête !

Dino et Dinette ne prirent pas leurs jambes, petites et concentrées, à leurs cous, très longs et très décentrés, au contraire des membres des familles Diplodofessse et Diplodocus qui croyant faire bien, s’emmêlèrent les pinceaux.
La météorite, absolument gigantesque, frappa la planète de toute la violence de sa masse multipliée par sa vitesse au carré.

Dino dit no à ceux qui voulaient prendre le temps de vérifier que E= mc².
Il fallait se transporter par hologrammes de l’autre coté de la Terre, à l’exact antipode du golfe du Mexique, point de contact où fut libérée LA FORCE, provocant séismes, tsunamis, éruptions et autres fariboles cataclysmiques.

Là, au milieu de l’Indoantipode, tous les morceaux de LA FORCE, éclatés par l’impact, se reconstituèrent, venant des quatre coins de l’horizon, et continuèrent leur course dans l’immensité galactique de l’infinité de l’univers.
Tous les dinosaures et autres espèces vivantes furent anéantis, sauf un petit village indonésien, situé à l’endroit même de la Réunion de l’époque. Une sorte de vortex ascendant, épargna cette île, comme l’œil d’un cyclone est tranquille, alors que les éléments se déchaînent autour de lui.

C’est là, que Dino et Dinette, arrivés juste à temps, vécurent 66 millions d’années, et firent de si nombreux enfants qu’on ne put jamais les compter.
L’île de Komodo est si petite, et les descendants des familles DIPLODOCUS et DIPLODOFESSE, tellement nombreux, qu’ils furent obligés de se rapetisser au fil des millénaires, de dinosaures qu’ils étaient, en varans qu’ils sont devenus aujourd’hui…

MORALITÉ : Nul ne sait ce qui arrivera demain…

4 avril 2020

 

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