Si j’étais Femme, je me promènerais sur les grands boulevards, en mini-jupes et talons aiguilles, et je changerais de mecs en fonction de la météo du jour.
Mais je suis Homme, je vis en open space, répondant aux appels de ceux qui entrent dans mes oreilles, ignorant les appels de cils de celles qui m’entourent.
Si j’étais jeune, je me promènerais autour de la Terre, en jeans et baskets, un sac à dos en bandoulière, et je découvrirais la beauté des choses de ce monde.
Mais je suis vieux, je regarde des fous vivre sur l’écran plat de mon poste de télévision :
Des fous d’Allah tirent sur des fous du roi…
Des hélicoptères se télescopent dans un jeu de fou pour la téléréalité…
Nos montagnes sont arpentées par ceux qui cherchent de l’ADN mis en miettes par un fou solitaire.
Si j’étais riche, je me promènerais sur la Promenade des Anglais, en Ferrari et costume chic, je claquerais mes euros au Casino de Monte-Carlo et je rejoindrais mon yacht amarré… à mes pieds, comme le serait tout Monaco.
Mais je suis pauvre, je compte mes euros un par un pour manger, moi et les miens, et je payerais mon loyer s’il est décidé que mon CDD se succédera à lui-même…
Si j’étais heureux, je me promènerais autour de toi, ton cœur autour de mon cou, et je partagerais ton sourire, ma bonne humeur et notre bonheur, avec les autres, quels que soient leurs pays, leurs religions et la couleur de leurs peaux.
Mais je suis malheureux, je ne perçois ni sourire, ni bonne humeur, ni bonheur.
M’as-tu dit que tu m’aimais ?
Je n’ai rien vu, rien entendu.
Les yeux clos sur la fureur des hommes,
Les oreilles sourdes au vacarme du monde.
Réveille-moi, mon Amour.
Serre-moi fort.
Seuls tes bras ouverts peuvent m’ouvrir
au bonheur de vivre.
Mars 2015