Tu viens de naître petite fille,
Dans ce monde plein de paillettes,
Où les guerres du Vieux Continent,
Perdurent chez les incontinents.
Tu viens de naître petite fille,
Dans ce monde, tout est bisbilles,
Société dite de consommation,
Ou permanente révolution.
Tu viens de naître petit garçon,
Tu vas te battre, récréation,
Tu vas combattre, pour de l’argent,
Tu vas t’ébattre, consolation.
Tu viens de naître petit garçon,
Entends-tu des autres le son,
Ceux qui t’appellent et crient famine,
Ou ceux qui t’achètent pour leur famille.
Tu vas grandir petite fille,
Tournent les yeux, tournent les cœurs,
Tournent les jupes, tournent les hommes,
T’arrêteras pour un corps ou pour un cœur.
Tu vas grandir petit garçon,
Toute une vie pour des jupons,
Chaque fille est une fontaine,
Où tu viendras confier ta peine.
Tu vas mourir, fille ou garçon,
La vie s’achève, ni sons, ni canons,
Dès demain d’autres sourires,
Sur d’autres lèvres, joueront leur avenir.