Mon frère

Dix ans d’écart que jamais rien ne combla,
Toi, petit dernier, même pas gâté,
Adolescent, face à l’inaccessible.
      Toi, qui pour partir, m’as attendu.
Sitôt marié, au bras d’elle et elle à ton bras,
Cet océan entre nous, irrépressible,
Tel le rhum banane de là-bas.
      Toi, qui pour partir, m’as attendu.
Pour partager au moins une heure,
Celle que jamais je n’oublierai,
Effaçant les autres où je n’étais pas là.
      Toi, qui pour partir, m’as attendu,
Trois jours suspendus aux ailes d’un avion
J’aurais pu… j’aurais du… tant de choses…
Pour ça au moins, nous étions ensemble…
      Toi, qui pour partir, m’as attendu,
Je t’ai promis sur ton dernier lit,
De tes enfants réussir leurs vies,
Mais un père ne se remplace pas.
      Toi, qui pour partir, m’as attendu,
Si ton absence ne s’oublie pas,
Ta présence fait bien mieux que moi.
Ton fils, ta fille, adultes sont devenus.
      Toi, qui pour partir, m’as attendu.
Je ne désarme pas car rien jamais ne finit,
Mais ils ont grandi, d’âge et de sagesse,
Grâce à une femme, ta femme, leur mère…

Ton frère

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