Les éléphants d’Hannibal

Un éléphant s’approchait d’un petit port de pêche, appelé Carthage. A l’époque, Carthage n’était pas bien grand et son port bien petit.
L’éléphant était lourdement chargé de porcelaine cassée après son passage dans le magasin de Tunis.
Hannibal n’était pas content. Toute la colonne avait traversé le magasin, et il avait fallu balayer et emporter toute la vaisselle cassée, ce qui avait considérablement retardé les éléphants sur la route du Mont Cenis…
La colonne avait pris tout droit au prétexte que tous les chemins mènent à Rome, donc pourquoi pas celui-là ? Quelle idée ! Enfin bref, ils étaient à Carthage. Les éléphants étaient prêts à prendre la mer comme les girafes à prendre le train !
Faire la queue devant le guichet, donner des sesterces au monsieur derrière la vitre, prendre le billet, monter à bord, le faire poinçonner par l’homme qui faisait des petits trous, mais pour les éléphants c’était des gros trous, trouver un transat libre pour se faire dorer la trompe au soleil de la Méditerranée pendant toute la traversée…
Le port était déjà loin quand la tempête se fit annoncer.
Finis les transats, fallait rentrer fissa ! Mais fissa pour des pachydermes, ça va pas vite et un gros problème se posait : aller où ?
Il n’y avait pas de cabines, puisque le bateau était seulement un transport de trompes, de troupes trompées, qui tournait en rond à la recherche de bouées de sauvetages à leur taille.
Introuvables ! Hannibal n’avait pas prévu de transats, ni de cabines, et encore moins de bouées…
La mer, alternativement remontée, puis démontée, puis montée sur des charbons ardents, monta à l’assaut du bateau. Les vagues, déchainées, balayaient le pont, emportant de plus en plus d’éléphants qui ne savaient pas nager ! Pourtant, ils essayaient de faire comme c’était indiqué sur les consignes de sécurité, imprimées sur le billet, mais avec les gros trous du compostage, ils ne comprenaient pas comment faire.
En fait, ces consignes là n’étaient pas faites pour des éléphants qui prennent l’eau, mais pour des girafes qui prennent le train !
Les pattes avant, s’ouvrant sur les cotés, en même temps, une fois tendues poussaient avec les mains, absentes sur la race choisie par Hannibal, pour propulser chaque corps de 6,55957 mètres à chaque brassée.
Ils n’avançaient pas, beaucoup renonçaient…
Heureusement, les éléphants flottent, aucun ne périt dans l’aventure et c’est vivants qu’ils arrivèrent à Marseille où ils ne purent accoster car une sardine bouchait l’entrée du port…
Mais ceci, est une autre histoire…

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